Eva Zaïcik-Mezzo Soprano

Nommée "Révélation Artiste Lyrique" aux Victoires de la Musique Classique 2018, lauréate du Concours Reine Elisabeth, du Concours Voix Nouvelles et Révélation de l'ADAMI en 2016, Eva Zaïcik fait aussi partie de la promotion 2017/2018 du Jardin des Voix avec les Arts Florissants sous la direction de William Christie. Elle est l'une des mezzo-soprano françaises les plus en vue de sa génération.
Elle carbure à la passion et ses élans sont aussi ardents que son talent est grand. C’est sûrement pour cette raison que le parcours d’Eva Zaïcik ne ressemble pas à une ligne droite déjà tracée mais bien à une succession de virages à 180°, de réseaux d’affinités, de rencontres et rebonds, récompenses et rôles à foison. Artiste tout terrain, elle avance à l’instinct, se fie à ses envies, et l’étendue de ses capacités force le respect. Une trentaine d’années au compteur et déjà plusieurs vies, une ribambelle de personnages puissants à qui elle offre son coffre, des concerts dans le monde entier, quelques prix prestigieux et une poignée de disques à la volée, un enfant en bas âge par-dessus le marché, Eva Zaïcik est certes une mezzo-soprano à la voix longue et au timbre mordoré qui rayonne en scène avec une présence insensée mais impossible de la cantonner à sa tessiture vocale lorsqu’on écoute les circonvolutions de sa vocation, l’éclectisme de ses goûts et l’ampleur de ses appétits musicaux.

Spécialisée dans le baroque, d'ailleurs sa discographie le confirme - elle a enregistré des chefs-d’œuvre de ce répertoire avec notamment le Consort – Justin Taylor, Royal Haendel - Venez Chère Ombre, et aussi le Nisi Dominus avec le Poème Harmonique - Vincent Dumestre.

Elle a chanté Lully, Monteverdi, Haendel, Purcell, mais s’aventure aussi du côté du Bel Canto et du répertoire romantique tandis qu’à l’opéra, elle excelle dans l’interprétation de personnages féminins au caractère trempé. Rôle-titre dans Carmen de Bizet, Didon dans Didon et Enée de Purcell, Rosine dans Le Barbier de Séville de Rossini, Sélysette dans Ariane et Barbe Bleu de Paul Dukas, Polina dans La Dame de Pique de Tchaïkovski. D’ailleurs elle retrouve le compositeur russe avec Olga dans Eugène Onéguine, dans une mise en scène de Florent Siaud à l'Opéra national du Capitole - Toulouse. C’est peu dire qu’elle n’a pas peur des paradoxes stylistiques et temporels. Car avec sa souplesse vocale et son aisance d’interprétation, elle peut tout se permettre. L’opéra lui va à ravir même si elle aime plus que tout naviguer entre les positions, madrigaliste, soliste, c’est dans la diversité qu’elle trouve son équilibre et la possibilité d’exprimer sa fascinante et redoutable palette.