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Orchestre National de Barbès Tickets, Tour Dates and Concerts
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About Orchestre National de Barbès

ONB : Douze hommes en « goovers »


L’endroit, assis dans la cité ouvrière d’Arcueil, avait été baptisé « L’usine » et l’on y fabriquait de la musique au rythme de « galsas » ou de « bastas » (soirées sous forme de rituels interactifs).
Pendant dix ans, en ce lieu hanté par les fantômes du rock, ceux de Trust notamment, et
les démons du binaire, rejoints par des djinnes africains, les membres de l’Orchestre National de Barbès et bon nombre de leurs amis artistes entraient dans des transes qui pouvaient durer jusqu’à l’aube. Avant de rendre définitivement les clés de la demeure (fin du bail oblige), l’ONB a pris son temps pour enregistrer son troisième opus, dans des conditions « live » qui lui avait si bien réussi en 1997, année de la sortie de son premier album-coup de maître, résultat d’un époustouflant spectacle donné à l’Agora d’Evry : « Nous avions fait quelques tentatives studio, mais le résultat ne fut guère satisfaisant », souligne Youssef Boukella, un des pivots du groupe franco-maghrébin. L’expérience « Poulina », deuxième enregistrement officiel, certes réussie au niveau production et son, ne reflétait pas vraiment l’âme mouvementée de la formation. De fait, l’ONB, fondé en 1995 par des musiciens issus d’horizons divers (Algérie, Maroc et France des villes et des banlieues), s’est d’abord distingué sur les planches où son punch collectif et son répertoire mélangeant, à dessein, les couleurs rythmiques et mélodiques, avaient vite fait d’enthousiasmer le public. Il fallait donc que toute cette énergie se ressente à nouveau sur disque.
C’est chose faite avec « Alik », signifiant attention (un terme utilisé par les fêtards du raï), à la fois album de la maturité et de la mutation. Ces huit dernières années, les éléments de l’ONB, outre le temps consacré à la scène et quelques collaborations avec d’autres chanteurs ou groupes (Idir, No One is Innocent…), n’avaient pas arrêté de peaufiner leur projet et de remettre plusieurs fois l’ouvrage sur le métier. Cette longue gestation leur a permis de se replonger, une fois de plus, dans la « culture de l’exil » et de se retremper dans les ambiances respectives où tous étaient tombés quand ils étaient tout petits. Youcef Boukella, à la basse enjôleuse, a fait ses classes dans des formations jazz et rock (dont le fameux T34) à Alger, capitale du chaâbi (chant populaire de la casbah), Kamel Tenfiche est un enfant du reggae, du hip hop et du raggamuffin’, bercé également par les mélodies kabyles, Tewfik Mimouni, au son synthé, reconnaissable entre mille, maîtrise ses classiques marocains, et Mehdi Askeur, The Voice, nourri au « trab » (raï traditionnel, sentant la poussière des steppes et les vignobles capiteux des plaines oranaises) se souvient d’un passage endiablé de Johnny Hallyday au Casino d’Oran. Voilà pour les principaux compositeurs de l’album, mais l’ONB étant un collectif, on dira qu’il s’agit tout de même, au total, de douze brillantes individualités conditionnées au raï, au rock, au gnawi, à l’enseigne du bon « groove » en général. Essayons de presque tous les citer : Fatah Benlala, la voix chaâbie et kabyle, Fathellah Ghoggal et sa touche de guitare knopflérienne, Khlif Miziallaoua plutôt claptonien, Ahmed Bensidhoum digne des grands percussionnistes du raï époque « chioukhs » (maîtres), Michel Petry et sa force de frappe à la batterie ou Mustapha Mataoui, le clavier aimant l’écho des savanes. Points communs entre tous ces gars : le bonheur de jouer toujours intact, évidemment, mais aussi l’amour du rock, le vrai, le primitif façon Rolling Stones, car tous ont connu la querelle Stones-Beatles. « Alik » en a fait sa dominante sans oublier les fondamentaux. Il y a d’abord ce triple hommage à trois grands personnages de la chanson algérienne : Mohamed Larbi, dit Cheikh Mamachi (mort en 1988), l’un des plus grands poètes-chanteurs bédouins algériens et pionnier du raï des champs, Slimane Azem (1918-1983), sorte de Jean de La Fontaine kabyle, au propos politique engagé qui lui avait valu le bannissement et la mort en exil, et Mohamed Mazouni, dandy immigré des années 60, aux textes sur fond de « yé yé » insolent. Du premier, l’ONB a adapté si bien un titre, « Civilizi Oki », qu’on ne sait s’il s’agit de rock qui raï ou de raï qui rocke. Le morceau (de bravoure) du second, « Résidence 2 », entre zouk et rumba, évoque l’actualité brûlante de l’immigré toujours dans le rôle de bouc émissaire, et l’oeuvre du troisième, « Lila » a le charme de ces mélodies à l’ancienne comme le sont les couleurs repassées d’un vieux film de la MGM. Le reste des chansons, dont la majeure partie a été écrite par les quatre mousquetaires cités plus haut, n’oublie pas, souvent avec des chœurs dopés et des accents instinctifs et spontanés, quelques clins d’oeil et références au tempo gnawa, ay « son » ou la valse-musette et l’accordéon, qui font penser à une guinguette…pirate, avec le parti pris de chanter généralement en français. Après écoute, on nous dira : « A quelques exceptions près, mais ça sonne très rock ! ». Et alors ? On vous disait que nos douze garçons dans le vent ont, en plus de leur héritage oral des racines, des acquis pop-rock, vu des dizaines de fois chaque film d’Elvis Presley ou des « musts » comme « 2000 Motels » featuring Frank Zappa ou « Woodstock », collectionné les vinyles de Led Zeppelin, Bill Haley, Ten Years After ou Deep Purple, décortiqué les LP des Creams et de King Crimson, ou dansé en boîte, à Alger, Oran, Casablanca, Marseille ou Paris sur la crème des tubes « métalliques ». D’ailleurs, si l’ONB, à sa façon, cela va de soi, reprend le « Sympathy For The Devil » des Stones, ce n’est pas un hasard. Rappelons que Brian Jones avait enregistré le groupe du Rif marocain Jahjouka, avec la complicité de Robert Palmer, et que Mick Jagger et Keith Richards, qui passent parfois, lors de leurs concerts, un extrait du « Alaoua » de l’ONB, avaient remis le couvert avec le même Jahjouka sur un de leurs titres, « Continental Drift ». Quoi qu’il en soit, comme l’ONB, moquons-nous des cloisonnements, des académismes, des frontières et des tests ADN. Cet album, où vous ne trouverez pas de guest-stars pour épater la galerie ou rassurer les services marketing, a pour nous l’essentiel : du sang chaud du à diverses rythmiques qu’on peut classer « AOC ». C’est dire que comme à la parade, avec l’ONB, on n’a pas le temps de s’échauffer, on transpire fissa.
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L’endroit, assis dans la cité ouvrière d’Arcueil, avait été baptisé « L’usine » et l’on y fabriquait de la musique au rythme de « galsas » ou de « bastas » (soirées sous forme de rituels interactifs).
Pendant dix ans, en ce lieu hanté par les fantômes du rock, ceux de Trust notamment, et
les démons du binaire, rejoints par des djinnes africains, les membres de l’Orchestre National de Barbès et bon nombre de leurs amis artistes entraient dans des transes qui pouvaient durer jusqu’à l’aube. Avant de rendre définitivement les clés de la demeure (fin du bail oblige), l’ONB a pris son temps pour enregistrer son troisième opus, dans des conditions « live » qui lui avait si bien réussi en 1997, année de la sortie de son premier album-coup de maître, résultat d’un époustouflant spectacle donné à l’Agora d’Evry : « Nous avions fait quelques tentatives studio, mais le résultat ne fut guère satisfaisant », souligne Youssef Boukella, un des pivots du groupe franco-maghrébin. L’expérience « Poulina », deuxième enregistrement officiel, certes réussie au niveau production et son, ne reflétait pas vraiment l’âme mouvementée de la formation. De fait, l’ONB, fondé en 1995 par des musiciens issus d’horizons divers (Algérie, Maroc et France des villes et des banlieues), s’est d’abord distingué sur les planches où son punch collectif et son répertoire mélangeant, à dessein, les couleurs rythmiques et mélodiques, avaient vite fait d’enthousiasmer le public. Il fallait donc que toute cette énergie se ressente à nouveau sur disque.
C’est chose faite avec « Alik », signifiant attention (un terme utilisé par les fêtards du raï), à la fois album de la maturité et de la mutation. Ces huit dernières années, les éléments de l’ONB, outre le temps consacré à la scène et quelques collaborations avec d’autres chanteurs ou groupes (Idir, No One is Innocent…), n’avaient pas arrêté de peaufiner leur projet et de remettre plusieurs fois l’ouvrage sur le métier. Cette longue gestation leur a permis de se replonger, une fois de plus, dans la « culture de l’exil » et de se retremper dans les ambiances respectives où tous étaient tombés quand ils étaient tout petits. Youcef Boukella, à la basse enjôleuse, a fait ses classes dans des formations jazz et rock (dont le fameux T34) à Alger, capitale du chaâbi (chant populaire de la casbah), Kamel Tenfiche est un enfant du reggae, du hip hop et du raggamuffin’, bercé également par les mélodies kabyles, Tewfik Mimouni, au son synthé, reconnaissable entre mille, maîtrise ses classiques marocains, et Mehdi Askeur, The Voice, nourri au « trab » (raï traditionnel, sentant la poussière des steppes et les vignobles capiteux des plaines oranaises) se souvient d’un passage endiablé de Johnny Hallyday au Casino d’Oran. Voilà pour les principaux compositeurs de l’album, mais l’ONB étant un collectif, on dira qu’il s’agit tout de même, au total, de douze brillantes individualités conditionnées au raï, au rock, au gnawi, à l’enseigne du bon « groove » en général. Essayons de presque tous les citer : Fatah Benlala, la voix chaâbie et kabyle, Fathellah Ghoggal et sa touche de guitare knopflérienne, Khlif Miziallaoua plutôt claptonien, Ahmed Bensidhoum digne des grands percussionnistes du raï époque « chioukhs » (maîtres), Michel Petry et sa force de frappe à la batterie ou Mustapha Mataoui, le clavier aimant l’écho des savanes. Points communs entre tous ces gars : le bonheur de jouer toujours intact, évidemment, mais aussi l’amour du rock, le vrai, le primitif façon Rolling Stones, car tous ont connu la querelle Stones-Beatles. « Alik » en a fait sa dominante sans oublier les fondamentaux. Il y a d’abord ce triple hommage à trois grands personnages de la chanson algérienne : Mohamed Larbi, dit Cheikh Mamachi (mort en 1988), l’un des plus grands poètes-chanteurs bédouins algériens et pionnier du raï des champs, Slimane Azem (1918-1983), sorte de Jean de La Fontaine kabyle, au propos politique engagé qui lui avait valu le bannissement et la mort en exil, et Mohamed Mazouni, dandy immigré des années 60, aux textes sur fond de « yé yé » insolent. Du premier, l’ONB a adapté si bien un titre, « Civilizi Oki », qu’on ne sait s’il s’agit de rock qui raï ou de raï qui rocke. Le morceau (de bravoure) du second, « Résidence 2 », entre zouk et rumba, évoque l’actualité brûlante de l’immigré toujours dans le rôle de bouc émissaire, et l’oeuvre du troisième, « Lila » a le charme de ces mélodies à l’ancienne comme le sont les couleurs repassées d’un vieux film de la MGM. Le reste des chansons, dont la majeure partie a été écrite par les quatre mousquetaires cités plus haut, n’oublie pas, souvent avec des chœurs dopés et des accents instinctifs et spontanés, quelques clins d’oeil et références au tempo gnawa, ay « son » ou la valse-musette et l’accordéon, qui font penser à une guinguette…pirate, avec le parti pris de chanter généralement en français. Après écoute, on nous dira : « A quelques exceptions près, mais ça sonne très rock ! ». Et alors ? On vous disait que nos douze garçons dans le vent ont, en plus de leur héritage oral des racines, des acquis pop-rock, vu des dizaines de fois chaque film d’Elvis Presley ou des « musts » comme « 2000 Motels » featuring Frank Zappa ou « Woodstock », collectionné les vinyles de Led Zeppelin, Bill Haley, Ten Years After ou Deep Purple, décortiqué les LP des Creams et de King Crimson, ou dansé en boîte, à Alger, Oran, Casablanca, Marseille ou Paris sur la crème des tubes « métalliques ». D’ailleurs, si l’ONB, à sa façon, cela va de soi, reprend le « Sympathy For The Devil » des Stones, ce n’est pas un hasard. Rappelons que Brian Jones avait enregistré le groupe du Rif marocain Jahjouka, avec la complicité de Robert Palmer, et que Mick Jagger et Keith Richards, qui passent parfois, lors de leurs concerts, un extrait du « Alaoua » de l’ONB, avaient remis le couvert avec le même Jahjouka sur un de leurs titres, « Continental Drift ». Quoi qu’il en soit, comme l’ONB, moquons-nous des cloisonnements, des académismes, des frontières et des tests ADN. Cet album, où vous ne trouverez pas de guest-stars pour épater la galerie ou rassurer les services marketing, a pour nous l’essentiel : du sang chaud du à diverses rythmiques qu’on peut classer « AOC ». C’est dire que comme à la parade, avec l’ONB, on n’a pas le temps de s’échauffer, on transpire fissa.
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